Le REPLAY du colloque du 8 Avril 2021
qui a eu lieu à distance, en webinaire
L'impact de l'environnement sur la santé de la femme, de la mère et de l'enfant
Le comité d'organisation
Nous sommes engagées depuis 2007 dans la communication des effets délétères des perturbateurs endocriniens sur la santé. Ce rendez vous annuel avec nos confrères professionnels de santé est une mise a jour d’une grande qualité scientifique sur ces problématiques de santé publique. Le couple en préconception, la femme enceinte, et le capital santé du fœtus, qui sont au centre de nos préoccupations, sont en effet particulièrement impactés par les polluants environnementaux.
Session 1
9h00 - 11h00
Polluants et santé : les biomarqueurs (Dr Sarah Dognin dit Cruissat)
Dr Sarah Dognin dit Cruissat
Présidente du Conseil d’Administration de la Caisse d’Assurance Retraite et Santé au Travail Rhône-Alpes. Elle a publié deux ouvrages : « Mon coaching sommeil » et « Les secrets d’une belle peau » aux éditions Hachette.
Take home message
Plutôt que de chercher LE responsable :
Replay
Modération : Dr Nicolas Foray
Radiobiologiste – Centre Léon Bérard à Lyon
Exposition aux perturbateurs endocriniens et dérégulation centrale de la fonction gonadique (Pr Michel Pugeat)
Pr Michel Pugeat
Le professeur Michel Pugeat est Endocrinologue spécialisé dans la stéroïdogenèse. Il a beaucoup publié, notamment sur le thème du syndrome des ovaires polykystiques mais s’intéresse également à l’andrologie. Sa communication concerne la dérégulation centrale de la fonction gonadique après exposition aux perturbateurs endocriniens.
Take home message
La génétique n’explique que 10% de l’héritabilité des maladies endocriniennes de la reproduction et notamment chez la femme du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK). Dès lors, l’hypothèse de modifications épigénétiques plutôt que génétiques est devenue la principale piste de recherche. Les perturbateurs endocriniens chimiques (PECs) sont des candidats désignés à la reprogrammation fœtale de la fonction gonadotrope du fait du rôle déterminant de la nutrition sur sa régulation. Les relations de cause à effet restent méthodologiquement difficiles à démontrer chez l’homme du fait de l’absence de groupe non exposés aux PECs puisque nous sommes tous contaminés. Les études de grandes populations sont convaincantes de l’association d’un risque croissant de maladies chroniques, notamment métaboliques, avec l’augmentation de la présence de PECs dans le sang. Le développement de modèle expérimentaux y compris chez le primate montré les conséquences de l’exposition fœtale aux androgènes sur la programmation du SOPK chez le fœtus exposé mais aussi sur l’apparition d’un syndrome métabolique. Un modèle plus récent d’exposition à l’Hormone Anti-Mullérienne (AMH) récapitule l’apparition d’un phénotype de SOPK clinique et biologique, avec l’hyper activation de la sécrétion de l’hormone lutéinisante LH et l’hyperandrogénie consécutive. Par un mécanisme d’hypométhylation des promoteurs de gènes impliqués dans la mise en place et le développement de la fonction gonadique mais aussi dans la régulation métabolique, la physiologie cellulaire et l’inflammation, explique la transmission sur trois générations d’un même phénotype humanisé de SOPK chez la souris. De façon fascinante on retrouve ces clusters de gène hypométhylés dans l’ADN circulant de patientes SOPK. Enfin, promesse de traitement du moins chez l’animal, l’utilisation d’agents méthylants qui rétablit une méthylation normale des gènes concernés, montre la réversibilité du phénotype ovarien et métabolique. Ces travaux confirment l’hypothèse de l’épigénétique dans la physiopathologie du SOPK et ouvrent de nouvelles approches de traitement. La place des EDCs dans ce paradigme ne devrait pas manquer de se concrétiser.
Replay
Modération : Dr Marika Donadieu
Endocrino-gynécologue – Hôpital privé Natecia LYON
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Effet transgénérationnel des perturbateurs endocriniens à propos du Distillbène (Pr Charles Sultan)
Pr Charles Sultan
Il est spécialiste des effets des pesticides sur le corps humain, des perturbateurs endocriniens et en hormonologie pédiatrique. Ancien chercheur postdoctoral à la prestigieuse John Hopkins School of Medicine, lauréat de plusieurs prix internationaux pour ses recherches dont le prix Andrea Prader, le plus prestigieux prix en endocrinologie pédiatrique. Il a exercé des responsabilités dans des associations françaises et européennes d’endocrinologie, d’andrologie, de gynécologie, à l’INSERM et a été auditionné par le Sénat sur les risques chimiques au quotidien.
Take home message
Les effets délétères de Perturbateurs endocriniens peuvent se retrouver sur 3 générations comme le montre le modèle expérimental de l’exposition in utero au Distilbène et aux dioxines.
– Etudes expérimentales chez le rat : Insuffisance ovarienne prématurée, OPK, Anomalies pubertaires.
– Etudes cliniques : des anomalies urogénitales (hypospadias, cryptorchidies, des malformation utérines, endométriose et trouble du neurodéveloppement).
Il y a un problème majeur de santé publique, voire scandale sanitaire.
Replay
Modération : Dr Pascale Mirakian
Endocrino-gynécologue – Hôpital privé Natecia LYON
Le replay de cette intervention lors du colloque du 8 avril 2021 est réservé aux médecins (gynécologues, endocrinologues, pédiatres, biologistes, psychiatres et généralistes), pharmaciens et sages-femmes.
Pour obtenir le mot de passe nécessaire à la lecture de la vidéo, merci de nous contacter par email en cliquant ici et en précisant votre numéro RPPS.
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Organon
Session 2
11h00 - 13h00
Pr Samir Hamamah
Take home message
Poids de naissance des enfants issus de la PMA
– Le poids de naissance peut impacter la santé à long terme (maladies cardiovasculaires, diabète type 2).
– Le poids de naissance des enfants issus de la FIV diffère selon qu’il s’agisse d’un embryon frais (prématurité, SGA) ou congelé (LGA).
– Impact des milieux de culture, de la durée et des conditions de culture (taux d’oxygène, température, huiles minérales de culture, consommables plastiques contaminés par perturbateurs endocriniens et/ou toxiques ?).
– Les stades précoces sont vulnérables aux modifications épigénétiques. Celles-ci sont incriminées pour les modifications des poids de naissance. Des études sont nécessaires pour extrapoler chez l’homme.
Replay
Modération : Dr Pascale Mirakian
Endocrino-gynécologue – Hôpital privé Natecia LYON
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Pr Patrick Fenichel
Take home message
– Les produits organiques persistants (POPs) s’accumulent au cours de la vie dans le tissu graisseux et sont relargués dans la circulation au cours de la lipolyse quel que soit la cause de l’amaigrissement.
– Après chirurgie bariatrique ce relargage est massif et atteint après un an 35 à 130% des valeurs pré-chirurgicales, corrélé à la perte de poids et aux propriétés chimiques des POPs (lipophilicité, degré d’halogénisassions) mais non au BMI initial, au syndrome métabolique ou à la technique chirurgicale.
– Chez les femmes en âge de procréer, ce relargage augmente le risque de dépasser les concentrations critiques vis-à-vis du fœtus ou du nourrisson. Ainsi 25% des cas après un an contre 3,6% avant pour la somme des PCBs dans une série de 50 jeunes femmes comprises dans l’étude POLOB.
– Ces risques d’exposition du fœtus et des enfants allaités devront être pris en compte dans les futures recommandations vis-à-vis d’un désir de grossesse en cas d’obésité morbide et l’alternative médicale (régime modéré, activité physique, nouveaux agonistes des peptides intestinaux) évaluée avec report de la chirurgie bariatrique en post-partum tardif.
En cas de maintien d’une chirurgie bariatrique avant conception, une période de 18 mois au moins paraît souhaitable avant conception permettant de ralentir la perte pondérale, faciliter la détoxification des POPs relargués et prodiguer des conseils de prévention vis-à-vis de l’exposition secondaire aux POPs.
Replay
Modération : Pr Emmanuel Disse
Endocrinologue – Centre hospitalier Lyon sud – Hospices civils de Lyon
Le replay de cette intervention lors du colloque du 8 avril 2021 est réservé aux médecins (gynécologues, endocrinologues, pédiatres, biologistes, psychiatres et généralistes), pharmaciens et sages-femmes.
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Mme Emmanuelle Amar
Take home message
Malformation et environnement : ce que l’on sait ?
La période de vulnérabilité maximale aux tératogènes (dont les perturbateurs endocriniens) sont la période embryonnaire surtout et la période fœtale. Le cocktail chimique des perturbateurs endocriniens inonde notre environnement. L’effet cocktail est bien reconnu sur la Santé d’où la difficulté des normes et de la mise en évidence de la causalité de telle ou telle molécule sur les malformations.
Une double approche est possible : toxicologique et épidémiologique
C’est l’objectif du REMERA, ce registre en région Rhône Alpes sur les malformations, que d’alerter sur la survenue de malformations dans une région et de lancer une recherche sur l’origine de cette malformation afin de préserver les générations futures. Démarche parfois difficile face aux divers lobbies comme décrit dans son livre : un silence toxique. L’exposition pendant la grossesse à des perturbateurs endocriniens peut également avoir un effet « transgénérationnel » en touchant non seulement les enfants mais également les petits enfants. L’approche épidémiologique avec la tenue de registre permets de lancer l’alerte et ainsi de protéger la population.
Replay
Modération : Dr Véronique Bied-Damon
Gynécologue – Hôpital privé Natecia LYON
Pour consulter la vidéo de formation pratique à la ponction ovocytaire en PMA de notre partenaire, le laboratoire Ferring, cliquez ici.
Session 3
13h00 - 14h30
Microbiote du nouveau-né (Dr Inès de Montgolfier)
Dr Inès de Montgolfier
Pédiatre spécialisée en période périnatale, exerçant à Natecia, hôpital privé offrant une maternité type 2b et une unité de soins précoces psychique et pédiatriques. Elle a aussi des responsabilités à la fédération des néonatologies de la région et des activités transversales de suivi et de recherche au sein du réseau périnatal.
Take home message
Le rôle fondamental du microbiote sur la santé de l’homme et plus particulièrement du microbiote intestinal, organe multifonctionnel, est connu depuis longtemps. L’amélioration de sa connaissance par des techniques sophistiquées et onéreuses en améliore la connaissance sans pour autant permettre dès maintenant des retombées diagnostique et thérapeutique admises par tous.
Chez le nouveau-né, la mise en place du microbiote intestinale est un processus long qui couvre largement les 1000 jours fondateurs de son équilibre sanitaire à long terme, il influence son confort digestif, son immunité, la survenue d’allergie, d’obésité, de diabète, de maladies inflammatoires. Certaines des situations altérant l’installation d’un microbiote intestinal optimal sont connues (dysbiose maternelle, antibiothérapie, césarienne, choix alimentaires) de sorte que des pistes de correction émergent mobilisant l’ensemble des partenaires de vie des enfants pour une prise en charge précautionneuse, concertée, globale respectueuse du microbiote.
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Modération : Dr Pascal Besse
Endocrinologue – Centre hospitalier Lyon sud – Hospices civils de Lyon
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Microbiote vaginal et PMA (Dr Sam Schoenmakers)
Dr Sam Schoenmakers
Gynécologue spécialisée en médecine fœtale maternelle à la fois dans le Pays-Bas et à l’étranger (Capetown, Afrique du Sud, Houston, États-Unis et NewCastle Upon Tyne, Royaume-Uni) et pharmacologue clinicien en formation. Il est aussi membre du conseil national de la santé des Pays-Bas et a encadré 8 doctorants sur les principaux : microbiome/virome, naissance prématurée, développement embryonnaire précoce, médecine personnalisée.
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– Le tractus urogénital féminin abrite un microbiome unique
– Le microbiome vaginal est prédictif des résultats de la FIV en terme de grossesse.
– Il existe des profils microbiologiques «défavorables» et «favorables» qui semblent prédictifs d’une implantation réussie et sont donc un indicateur de la réceptivité de l’endomètre.
– Dans le futur : si le microbiome de l’endomètre est corrélé au microbiome vaginal, en traitant un microbiote «défavorable», on pourra améliorer les chances d’implantation.
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Modération : Dr Pascale Mirakian
Endocrino-gynécologue – Hôpital privé Natecia LYON
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Session 4
14h30 - 15h30
La jurisprudence en matière de perturbateurs endocriniens (Maître Agathe Blanc)
Maître Agathe Blanc
Take home message
Devant la prolifération des normes nationales, européennes et internationales comment définir la responsabilité d’un perturbateurs endocriniens ?
La responsabilité se joue à deux niveaux :
– soit les informations du fabricant sur le produit sont insuffisantes ainsi que ses précautions d’usage
– soit pas de position claire sur la dangerosité du produit
Les 3 inculpations possibles sont : homicide et blessures involontaires, mise en danger de la vie d’autrui et bientôt , délit de mise en danger de l’environnement ou écocide. Le recours judiciaire peut se faire soit au niveau civil soit au niveau pénal. Devant cette avalanche de réglementations, la technicité des normes et le nombre important de perturbateurs endocriniens, il est difficile d’apporter la preuve de causalité et d’extraire la responsabilité d’un perturbateur sur la santé ou l’environnement. Cependant le non-respect des normes sanitaires incite le législateur et le milieu judiciaire à évoluer pour mieux protéger la santé et notre environnement.
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Modération : Dr Véronique Bied-Damon
Gynécologue – Hôpital privé Natecia LYON
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La médecine Evolutionniste (Pr Patrick Lemoine)
Pr Patrick Lemoine
Psychiatre, spécialiste du sommeil, ancien chercheur associé à Standford et à Montréal et actuellement professeur associé à Pékin. Chef de service au Vinatier et directeur médical international du groupe de cliniques psychiatriques Clinéa.
Il a publié une quarantaine d’ouvrages (aux éditions Odile Jacob, Robert Laffont, Flammarion, Larousse, Armand Colin, Lavoisier, In Press, Pocket et Marabout) consacrés notamment aux alternatives naturelles des traitements chimiques en particulier dans l’insomnie et la dépression. Sa communication présente la médecine évolutionniste à travers le prisme de la psychiatrie et des neurosciences.
Take home message
Médecine évolutionniste
À QUOI SERVENT LES SYMPTÔMES ? L’évolution se soucie comme d’une guigne de la souffrance individuelle; tout ce qui l’intéresse, c’est l’avenir de l’espèce, en l’occurrence la nôtre. Ceci permet de comprendre que les symptômes fréquents ont une fonction importante comme par exemple la fièvre qui permet de lutter contre la prolifération des microbes. Dans cette perspective, je vais tenter de faire comprendre quelle est la fonction de l’insomnie, de l’anxiété, de la dépression, du trouble bipolaire…
Replay
Modération : Dr Marika Donadieu
Endocrino-gynécologue – Hôpital privé Natecia LYON
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A propos du comité d’organisation :
Dr Marika Donadieu
Dr Pascale Mirakian
Dr Véronique Bied-Damon
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